E-crew a écrit : ↑ven. juin 27, 2025 11:23 pm
- Single-Pilot Operations (SiPOs) : 1 seul pilote pendant tout le vol (là effectivement la montée en compétences multi-crew se pose... il faudrait remettre le monopilote régulièrement sur des vols à 2 ?)
Un des arguments des "Pro-SIPO" est l'aspect économique en économisant sur la masse salariale (en supprimant un pilote) et la soi-disant "pénurie" de pilotes .
Ces arguments ne tiennent pas la route ...
Concernant l'aspect économique : Chez une compagnie Major , un captain long courrier coute environ entre 150 000 et 250 000 E/an à son employeur, et on va estimer à 75 000 E/an le cout d'un copi. On part de l'hypothese qu'on garde le captain à bord et on supprime le copi soit une économie de 75 000E/an .
Question : combien coute le surcout de l'avionique embarquée pour permettre l'operation SIPO en terme de redondance, les couts des liaisons de données, les datacenters les couts de recherche et developpement des constructeurs qui seront forcément répercutés sur le prix d'achat des avions, la maintenance supplémentaire et spécifique . Et on parle ici uniquement de compagnie MAJOR LONG-COURRIER ce qui represente qu'une fraction ridiculement petite du traffic aérien mondiale . Les salaires pratiqués dans la majorité des autres compagnies sont bien moins importants ... Ce qui rend "l'économie" espérée encore plus irréaliste et irréalisable.
Concernant la pénurie de pilotes : C'est le processus de sélection des pilotes qui serait à revoir de manière profonde. Si toutes les compagnies proposeraient des formations ab-initio, il n'y aura pas de pénurie.
Le problème est double :
1.Les compagnies actuellement préfèrent se servir chez des Centre de Formation tels que L3, CTC, CAE qui propose des formations à des tarifs exorbitants (de l'ordre de 150 000 à 200 000 €) qui sont payées par les candidats. Ce qui entraine une "pré-selection" par l'argent, ce qui limite le nombre de candidats .
2. Il a y pleins de pilotes formés dans des formations "modulaires" autres que L3, CTC ou CAE, dans des petites structures à un cout plus maitrisé. Mais en raison du partenariat existant entre les grandes écoles et les compagnie aériennes, ces candidats ne sont pas considérés par les recruteurs. Il y a encore pleins de pilotes sur le carreau , avec les memes qualifications et licences des eleves qui sortent des grandes écoles. Ils sont très souvent obligés de commencer dans l'aviation de 3eme niveau, le travail aérien ect etc . Mais un recruteur face à un CV d'une grande école et un CV d'une petite école (meme avec plus d'expérience de vol) , le CV de la grande école sera privilégié.
Certaines compagnies forment elle meme leur pilotes ab-initio (AF ou BA par exemple) mais elles restent très minoritaires.