04 août 1940.
« Une journée à marquer d’une pierre noire.
Ce matin Harvey, Heullier et un autre se sont envolés en direction des côtes pour un vol de patrouille.
Ils ont été photographiés à leurs décollage :
J’étais en train de d’aller vers mes baraquements avec Croft et Dicki’ lorsque j’au vu passer le hurricane de Harvey dans un état pitoyable.
Il est passé en rase motte, j’ai pu apercevoir qu’il y avait un volet en moins, sa dérive était largement entaillée. Un trou béant dans la verrière laissait entrevoir une tête ensanglantée.
Le fuselage était transpercé de part en part.
Il s’apprêter à atterrir…Pompiers, ambulanciers se préparaient déjà. Vacillant, c’était avec peine qu’Harvey maintenait son hurricane ne ligne de vol…
Un large virage….
…
Le hurri était en finale. On le voyait arriver de loin avec ce qu’il traînait comme fumée…
Il arrivait vite et battait des ailes sans cesse. Sa se sentait mal….
L’aérodrome était soudain devenu un théâtre, un lieu où se préparer un spectacle pour le moins dramatique….Tout le monde regardait, observait…quelques commentaires si et là, mais tout était devenu silence. Tout le monde était en haleine…Toute activité avait cessé.
Le hurricane s’approchait. Le moteur toussotait je m’en rappelle. Je me rappelle de cet avion sans cesse vacillant de tout côté, tentant désespemment d’atterrir…
Paaouuuuumm…
Une fusée que la tour vient de tirer…Il n’y a qu’une jambe de train sortie….
Malgré cela Harvey poursuit sa route. Il passe la haie d’arbre et se retrouve sur le seuil de la piste.
Je me souviens de d’avoir croisé les doigts à ce moment là…..je me souviens aussi de ce silence, comme si le monde s’était arrêté….
Arrondi…Vrraaaaaaaaaccccccccc le hurri, touche la piste avec fracas. LA jambe de train, succombant sous le poids de l’appareil s’affaisse…Le hurricane sort de la piste et continue sa course effrénée dans l’herbe, labourant des mètres et des mètres, pour finalement percuter un camion…..
A ce moment là l’avion s’est arrêté. Harvey ne semblait plus bouger…..
Pompiers et ambulanciers couraient vers les lieux du drame…
En vain.
Le hurricane, commençant à prendre feu, explosa. Une petite explosion me semblait il….mais qui suffit à réduire l’appareil en cendre à l’arrivée des secours. Beaucoup de monde accouraient vers les lieux de la catastrophes…pour ma part je me tenais là….je ne voulais pas voir cela…..
De loin, je pu observer le travail des secours….après avoir éteint le principal, ils réussir à dégager le corps de Harvey…celui-ci était carbonisé, il était noir, fumant et avait rétrécit…ses membres supérieurs et inférieurs étaient fortement raccourcis….ils étaient presque inexistants.
Je me souviens d’avoir vu beaucoup de personne vomir à ce moment là….
Tout à coup je m’inquiétais du sort de mon camarade Heullier….Croft et Dickinson avaient disparu je ne sais où….que s’était il passé nom de dieu ? Mais que s’était il passé ? On n’en saura jamais rien.
Harvey fut officiellement tué au combat. Ses funérailles eurent lieux quelques jours plus tard.
Heullier et l’autre pilote sont eux officiellement portés manquant. On ne retrouvera jamais quoique soit de leur trace. Pas d’épave, pas de corps ni même de toile de parachute. Le mystère reste entier. »
Ci contre, une photo de Heullier, pendant ses checks, juste avant de décoller....
Extrait du rapport officiel du Coastal Command datant du 04 août 1940 :
« …. C’est un marin pécheur qui nous avait prévenu….vers 10 heure 30, alors qu’il rentrait d’une sortie en mer.
Celui-ci a affirmé avoir été témoin d’une scène de combat aérien. Une dizaine d’appareils impliqués, peut être plus. Cela bourdonnait comme un essaim d’abeille, ajoutez à cela le crépitement des armes.
Une explosion a retentit, un appareil se désintégrait en morceau. Un autre a plongé vers la mer. Un autre s’en est allé vers les côtes françaises.
« Ca crépitait et ça volait dans tout les sens. Mais c’était haut et loin nous ne distinguions pas grand-chose a vrai dire. J’ai été attiré par cet appareil qui semblait désespérément lutter pour rester en vol. J’avais vu alors un bout noir se détacher de l’avion, puis un parachute blanc s’ouvrir….je compris que le pilote venait de sauter.
Dans le doute je mis pleine vapeur vers le lieu probable où celui pourrait tomber. Mais il était loin. Il a atterri bien avant que je puisse être à son niveau. Bien qu’ayant sillonné les parages mon équipage et moi n’avions rien trouvé. Nous décidâmes alors d’alerter le Coastal Command. »
« Nous avons envoyé en hydravion de reconnaissance. Celui-ci a patrouillé une bonne heure en vain. Une toile de parachute fut cependant retrouvée. Aucun doute que celui appartenait à un appareil de la RAF. Pas de trace de pilote ni d’épave. La Base aérienne de Tangmère nous a signalé la disparition de deux de ses appareils dans ce secteurs. En outre, elle venait d’en perdre un à son retour sur base. Nous avons lancé d’autres recherches mais en vain.
Les recherches furent interrompues à 13H30. Fin du rapport. »
En espérant que ça vous ait plus ^_^
Pélican 72