Article OPEX 360, avec le titre : L’Arabie saoudite s’intéresse toujours au Rafale… mais aussi aux sous-marins et aux frégates de Naval Group
https://www.opex360.com/2024/05/04/lara ... val-group/
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ces derniers mois, les échanges entre Paris et Riyad se sont multipliés, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohamed Ben Salmane, a été reçu à deux reprises par le président Macron à l’Élysée en moins d’un an [la première en novembre 2022, la seconde en juin 2023]. Puis, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu s’est ensuite rendu en Arabie saoudite avant d’accueillir, à Paris, son homologue saoudien, Kalid ben Salman. Celui-ci a profité de l’occasion pour rencontrer plusieurs dirigeants de la base industrielle et technologique de défense française, dont Éric Trappier, le PDG de Dassault Aviation.
Et pour cause : en octobre 2023, il fut rapporté que Riyad avait demandé un devis pour l’achat de 54 chasseurs-bombardiers Rafale, faute de pouvoir se procurer des Eurofighter Typhoon supplémentaires auprès de Londres, à cause d’un veto mis par Berlin. Depuis, l’Allemagne a finalement annoncé la levée de ses restrictions sur les ventes d’armes destinées à l’Arabie saoudite… Mais aucune commande de Typhoon n’a été signée pour le moment.
De son côté, Washington cherche à aplanir ses différends avec Riyad, suite à la dégradation de leurs relations diplomatiques causée par les déclarations du président Biden, lequel avait dit vouloir faire du royaume un « État paria » en raison de l’assassinat du journaliste [saoudien] Jamal Khashoggi et de son implication militaire au Yémen. Un accord portant sur un nouveau « pacte de défense » en échange d’une normalisation des liens entre l’Arabie saoudite et Israël serait ainsi sur le point d’être finalisé. D’ailleurs, Boeing s’est mis en ordre de marche pour proposer son chasseur-bombardier F-15 Eagle II à la force aérienne royale saoudienne…
Le Rafale a-t-il joué le rôle de « lièvre » pour permettre à Riyad de débloquer le dossier « Typhoon » et d’obtenir des concessions de la part des États-Unis ? En tout cas, les contacts entre les responsables français et saoudiens se poursuivent… Et, a priori, ils ne concernent pas seulement le domaine de l’aviation de combat. Ainsi, récemment, le ministre adjoint saoudien de la Défense, Talal Bin Abdullah Al-Otaibi, a rencontré, à Paris, le général Fabien Mandon, le chef de l’état-major particulier du président de la République, ainsi que Patrick Pailloux, le directeur du cabinet civil et militaire du ministre des Armées. « Au cours des réunions, les relations stratégiques entre les deux pays amis ont été passées en revue », a ainsi fait savoir le ministère saoudien de la Défense, via un communiqué diffusé le 2 mai. Et celui-ci de préciser que les discussions ont notamment porté sur la « la coopération en matière de défense et des moyens de l’améliorer et de la développer ».
En outre, le responsable saoudien a rencontré les PDG de Dassault Aviation [avec lequel il a évoqué les capacités de production], de Naval Group [Pierre-Éric Pommellet] et de MBDA [Éric Béranger]. (...). L’intérêt porté à Dassault Aviation et à MBDA par le vice-ministre saoudien de la Défense laisse supposer que le Rafale est toujours en course [ou qu’il est même le favori] pour moderniser la force aérienne royale saoudienne. Et que les discussions sur une possible commande semblent s’accélérer.
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