MayDay-MayDay a écrit :Bah je n'ai pas de chiffre exact dans la tête c'est pour ça que j'ai mis 2 s max. Effectivement ça pourrait être aussi 1 seconde ce qu'expliquerai l'evanouissement de certains pilotes au moment de l'éjection.
Tu n’as pas tout à fait tort non plus. Lhistoire de 9 ou 15 g en « peak » n’est imposé que par les spécifications du service utilisateur. L’USAF par exemple a exigé pour ses avions un peak de 12 g max en à un moment, l’US Navy un autre etc… (des peaks beaucoup plus élevés avaient été la norme à un moment).
Bien sûr il y a une limite pour la tolérance humaine, mais il y a un facteur beaucoup plus crucial et destructeur que le peak g, c’est ce que les Allemands avaient découvert avant James Martin (fondateur de Martin Baker), c’est à dire le taux avec lequel l’accélération est appliqué au corps.
Ce taux est appelé Jolt et c’est lui qui est considéré comme dangereux, et c’est le facteur sur lequel les recherches s’étaient concentrées et qui a posé des problèmes. Un peak même faible associé à un jolt élevé est plus destructeur qu’un peak élevé avec un jolt faible (ex : si un peak de 10 g (très acceptable) est atteint en 1/80è sec, le corps est soumis à un jolt de 800 g/sec (ce qui est énorme). EX : Le MB Mk11 est spécifié à 12g en peak et 200g/sec en jolt - Un Gloster Météor 7 était équipé avec un siége à peak 15g et 160g/sec en jolt et le pilote qui a testé le siège avait eu une impression très favorable (« smooth ride » a-t-il commenté) – Le siège conçu pour le Heinkel 280 MkVI avait un peak de 11 à 12 g mais un jolt de 1100 à 1200 g/sec donc très dangereux et inacceptable – Un journaliste aéronautique avait eu le malheur d’essayer un siège avec 4g de peak et 800 g/sec de jolt (envoyé seulement à 10 ft de hauteur), il a été très sérieusement blessé aux vertèbres.
James Martin, après les recherches concernant le risque de blessures des vertèbres, avait conclu :
- Peak max 21g sur une durée de 1/10è sec
- Jolt max 300 g/sec
- Position correcte du corps exigée
Un autre facteur crucial est la rigidité du coussin du siège. Plus le coussin est mou et plus le corps va subir une accélération supérieure à celui du siège qui va le propulser, par effet de retard ou Lag. L’accélération subie par le pilote dans ce cas est appelée « Acceleration overshoot ». Au début, certains pilotes avaient eu la mauvaise idée de placer un coussin de confort sous leurs fesses. Les éjections, dans de bonnes conditions, se sont révélées désastreuses càd avec blessures graves.
Des expériences menées avec un siège équipé d’un pack fessier comprenant un parachute, un dinghy et un coussin rempli d’eau avaient démontré un peak siège de 9g , un peak pilote de 32g, d’un jolt de siège de 220 g/sec et d’un jolt pilote de 520 g/sec.
Vous comprenez maintenant pourquoi les sièges éjectables ont des coussins assez rigides.