Batailles Aériennes n°90 - L'année 1919, conflits et guerres post-armistice.

Partgez vos coups de coeurs sur les ouvrages, magazines, BD traitant de l'aviation et de la simulation.
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David M
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Batailles Aériennes n°90 - L'année 1919, conflits et guerres post-armistice.

#1

Message par David M »

Bonjour à tous,

Le Batailles Aériennes n°90 est en approche !

Au menu, tous les conflits qui ont perduré après l'armistice du 11 novembre 1918 qui n'a fait taire les armes qu'à l'ouest. Pour les pilotes russes, finlandais, estoniens, lettons, lituaniens, polonais, ukrainiens, hongrois, roumains, turcs, grecs, elle va durer jusqu'en 1922 pour les moins chanceux. Il y aura aussi des pilotes français, anglais et allemands qui vont également jouer les prolongations après l'armistice, envoyés par leurs gouvernements combattre "l'homme au couteau entre les dents" : le communisme. Il y a même eu des pilotes italiens qui ont mis le boxon dans l'Adriatique ! Vous savez, là, le cochon dans son hydravion tout rouge... Certains seront déçus d'apprendre qu'il n'a jamais existé, mais les pirates qu'il a combattu étaient bien là. Leur chef était particulièrement haut en couleurs ! Dans tous ces conflits, pas d'avions nouveaux à hautes performances : tout ce monde utilise les stocks de guerre et les SPAD, Nieuport, Breguet, Camel, DH 9, Albatros, LVG et autres Fokker se décorent de cocardes et marquages exotiques.

C'est donc une synthèse de ces conflits assez peu connus que vous proposera ce numéro qui sera dans les bonnes boucheries-charcuteries autour du 15 octobre. Je vous mettrai la couverture quand le forum voudra bien fonctionner pour les pièces-jointes...

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jeanba
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Re: Batailles Aériennes n°90 - L'année 1919, conflits et guerres post-armistice.

#2

Message par jeanba »

Ouahh super
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Kamov
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Re: Batailles Aériennes n°90 - L'année 1919, conflits et guerres post-armistice.

#3

Message par Kamov »

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J'ai refait tous les calculs... notre idée est irréalisable, il ne nous reste qu'une chose: la réaliser!
Pierre Georges Latécoère

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David M
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Re: Batailles Aériennes n°90 - L'année 1919, conflits et guerres post-armistice.

#4

Message par David M »

Merci au camarade Kamov pour ce support technique !

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Kamov
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Re: Batailles Aériennes n°90 - L'année 1919, conflits et guerres post-armistice.

#5

Message par Kamov »

De rien David :notworthy
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kekelekou
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Re: Batailles Aériennes n°90 - L'année 1919, conflits et guerres post-armistice.

#6

Message par kekelekou »

Youpiiiiiii! :banana:
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Kamov
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Re: Batailles Aériennes n°90 - L'année 1919, conflits et guerres post-armistice.

#7

Message par Kamov »

En plus de la couverture mieux qu'un long discours un excellent extrait pour faire baver avant publication

Nul doute que ce numéro fera date :banana:

https://www.avions-bateaux.com/uploads/ ... 91e5c4.pdf
J'ai refait tous les calculs... notre idée est irréalisable, il ne nous reste qu'une chose: la réaliser!
Pierre Georges Latécoère

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stalwart
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Re: Batailles Aériennes n°90 - L'année 1919, conflits et guerres post-armistice.

#8

Message par stalwart »

Bravo d'être arrivé au bout de cette aventure, le sommaire donne en effet bien envie :yes: .

Fanair
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Re: Batailles Aériennes n°90 - L'année 1919, conflits et guerres post-armistice.

#9

Message par Fanair »

Je l’ai acheté aujourd’hui, je l’ai parcouru et ma première impression est évidemment très bonne !!!
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David M
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Re: Batailles Aériennes n°90 - L'année 1919, conflits et guerres post-armistice.

#10

Message par David M »

Fanair a écrit :
ven. oct. 18, 2019 10:29 pm
Je l’ai acheté aujourd’hui, je l’ai parcouru et ma première impression est évidemment très bonne !!!
Evidemment, évidemment, c'est gentil mais c'est pas acquis ! Vu le bordel qu'a été la révolution russe, je ne suis pas sûr d'avoir réussi à dénouer la pelote de laine...

Enfin, pour ceux que ça intéresse, je voulais vous parler un peu plus en détails du premier chef de l'aviation soviétique, le camarade Konstantin Vasilievich Akashev.

Il est né le 22 octobre 1888 dans une famille russe installée dans l’actuelle Biélorussie dans le village de Pildena près de la ville de Vitebsk. Sa mère est une paysanne propriétaire de ses terres et est suffisamment aisée pour payer des études techniques à son fils. Mais le jeune homme est durant ses études témoin de la répression tsariste lors des évènements de la révolution de 1905 et rejoint les groupes anarchistes. Revenu chez sa mère, il se livre à de la propagande anarchiste, ce qui le conduit à être pris pour cible par la police tsariste et à prendre la fuite pour s’installer à Kiev, où, âgé de 18 ans, il devient un activiste clandestin. Il va y être arrêté le 25 juillet 1907 et accusé d’avoir planifié un attentat contre le premier ministre du tsar Pyotr Stolypin (qui sera assassiné en 1911). Il échappe à la peine capitale faute de preuves mais est condamné à l’exil intérieur à Turukhansk en Sibérie, dont il va s’évader. La police tsariste le localise en Algérie en mars 1909, puis à Paris où il se passionne pour l’aviation naissante et va y épouser Barbara Obedova, fille d’un révolutionnaire russe exilé, et qui lui donnera quatre enfants. Il s’installe alors en Italie en 1910 et y apprend à pilote à l’école Caproni où il obtient son brevet de pilote (n°58) le 28 août 1911. Revenu à Paris, il entre à l’école supérieure d’aéronautique (Sup' Aéro) dont il sort diplômé en juin 1914, étant toujours discrètement surveillé par la police tsariste.

Quand éclate la guerre, il propose ses services à l’aviation française qui, constatant qu’il sait piloter, lui décerne le brevet de pilote militaire n°640 le 5 décembre 1914, mais ne l’intègre pas en escadrille. Car il rentre finalement en Russie en 1915 et par patriotisme propose ses services à l’aviation militaire russe, où on refuse son engagement en raison de son passé politique de militant anarchiste. Il trouve alors un emploi d’ingénieur à l’usine Lebedev de Petrograd, puis au début 1916 à l’usine Shchetinin en tant que directeur adjoint des questions techniques. Mais il reste un militant politique et fréquente le cercle anarchiste local dont il devient le secrétaire, entrant en contact avec les militants bolcheviques. Après la révolution de février 1917, il fait partie de l’aile gauche du mouvement anarchiste qui prône une alliance avec les bolcheviques et joue un rôle dans l’organisation des manifestations qui secouent la capitale. Il intervient activement dans la révolution d’octobre en contribuant à neutraliser les forces de protection du gouvernement provisoire.

Immédiatement après la prise de pouvoir des bolcheviques, il est aussitôt nommé par eux commissaire à la direction de la flotte aérienne. Il est de loin l’homme le plus compétent dont ils disposent : ingénieur aéronautique et pilote, son passé de militant politique joue également en sa faveur. Au mois de mars 1918 il part s’installer dans la nouvelle capitale, Moscou, où il devient en plus de ses fonctions le rédacteur en chef du Bulletin de la Flotte Aérienne. Il est officiellement placé à la tête de la RKVVS, mais les nécessités de la guerre civile conduiront les autorités à l’envoyer dans un poste opérationnel au mois de mai 1918 où il prend le commandement de l’aviation bolchevique sur le front Est pour défendre la ville de Kazan. D’août à octobre 1919, face aux cosaques blancs qui menacent de marcher vers Moscou, il prend la responsabilité du front Sud et dirige le Groupe Aérien Spécial (AviaGruppa Osobogo Naznacheniya, AGON) constitué d’appareils raclés sur les fonds de tiroir pour mitrailler les colonnes ennemies. Il retrouve de mars 1920 à février 1921 le commandement suprême de la RKVVF.

Mais l’ancien militant anarchiste ne donne pas pleine confiance aux dirigeants communistes qui l’écartent de son poste pour lui confier des responsabilités techniques en le chargeant de négocier des approvisionnements aéronautiques à l’étranger. Devenu ensuite responsable d’usines et enseignant à l’académie de l’air de l’armée rouge, il est victime d’une des premières purges staliniennes et arrêté le 3 mars 1930, puis exécuté le 9 avril 1931. Sa mémoire sera réhabilitée sous Kroutchev, comme des milliers de cadres soviétiques assassinés.

Il y a plusieurs portraits du bonhomme que l'on trouve sur Internet, mais qui ressemblent tous à des photos retouchées de l'ère soviétique. Plus authentique, mais de mauvaise qualité, on trouve sa bobine dans une photo parue dans "La guerre aérienne illustrée" et qui montre une promotion de pilotes militaires au début de la guerre. Il y apparait sous le nom orthographié "Akachew" :
000 - Akachew dans LGA.jpg
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Fanair
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Re: Batailles Aériennes n°90 - L'année 1919, conflits et guerres post-armistice.

#11

Message par Fanair »

A ceux qui veulent avoir une idée de ce qui s'est passé après guerre en Europe centrale et orientale ainsi qu'en Russie je conseille l'ouvrage de Robert Gerwarth "les vaincus"parus chez Points en édition poche.
Pour les débuts de l'aviation soviétique il y a le livre de Lennart Andersson "Soviet aircraft and aviation" 1917-1941 publié par Putnam (grand format).
Ce livre extraordinaire (mais peut être difficile à trouver maintenant) décrit notamment en détail l’utilisation par les soviétiques des avions hérités de l'aviation tsariste et de ceux livrés aux blancs par la Grande Bretagne et la France et capturés.

larsenjp
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Re: Batailles Aériennes n°90 - L'année 1919, conflits et guerres post-armistice.

#12

Message par larsenjp »

David, merci pour toutes ces précisions sur Akashev. :notworthy
Une fin tragique mais assez prévisible, les communistes en général et Staline en particulier n'ayant jamais vraiment aimé les anarchistes.

Pas tout lu mais un numéro passionnant et original.
Les quelques photos couleurs du Salon de 1919 sont assez impressionnantes.
Dernière modification par larsenjp le dim. oct. 27, 2019 1:33 pm, modifié 1 fois.
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David M
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Re: Batailles Aériennes n°90 - L'année 1919, conflits et guerres post-armistice.

#13

Message par David M »

Bonjour à tous,

Il y a un autre gars que j'ai dû quelque peu couper au montage, c'est Guido Keller, le barjo qui dirige l'aviation de Fiume.
Portrait Keller.jpg
(Son portrait)
Guido Keller.jpg
(Ici, dans sa tenue favorite - au naturel !)
Keller et d'Annunzio.jpg
(Ici, avec d'Annunzio qui est à droite)

Cette aviation n'a pas fait autre chose que des vols de propagande sur la ville de Fiume pour remonter le moral, mais aussi des vols de liaison vers l'Italie pour contacter des partisans de d'Annunzio. Elle n'a en tout cas et pas affronté d'hydravion rouge piloté par un aviateur à tête de cochon, n'en déplaise aux fans de Miyasaki.

Je parle de l'ami Guido qui n'est pas content après avoir pris connaissance des termes du traité de Rapallo signé par le gouvernement italien le 12 novembre 1920 et qui officialise les gains territoriaux de l’Italie en éludant le cas de Fiume devenu état libre. Il entend bien protester contre ledit traité et s’envole à bord d’un SVA pour survoler Rome, et, comme précisé dans l'article, pour notamment lancer un pot de chambre sur la chambre des députés.

Ce que je n'ai pas précisé, c'est le vol retour : mettant le cap sur Fiume, son SVA est pris dans un orage et doit se poser dans la campagne en Italie. C'est la fin annoncée des aventures de l'excentrique Guido : les Carabinieri vont lui mettre la main dessus et l'envoyer en cabane ! Mais notre homme a vraiment le cul bordé de nouilles, parce qu'il s'est posé sans le savoir dans la Serenissima Repubblica di San Marino, le micro-état situé vers le haut de la botte italienne. Ne se démontant pas, il se présente aux dirigeants de la République (les deux capitaines-régents) comme un envoyé de la Régence Carnaro et porteur d'un important message pour d'Annunzio. Séduits par sa superbe, les deux capitaines-régents lui accordent alors un passeport diplomatique et il peut rentrer tranquillement à Fiume... en train, on imagine en narguant bien les militaires italiens lancés à ses trousses !

De toute façon, c'est un ultime acte de panache : suite aux actes de piraterie dans l'Adriatique, la marine italienne siffle la fin de la récréation et déloge les anarchistes de Fiume le jour de noël 1920.

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Ab hinc
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Re: Batailles Aériennes n°90 - L'année 1919, conflits et guerres post-armistice.

#14

Message par Ab hinc »

Bravo pour avoir abordé un sujet rarement vu dans la littérature française.

On appréciera encore plus l'honnêteté intellectuelle de l'auteur d'avoir sciemment indiqué que contrairement aux numéros précédents la source principale a été deux ouvrages édités à l'étranger sur le sujet et assez peu de sources primaires.

Cette précision est d'autant plus remarquable que certains auteurs éditeurs ne précisent pas leur source quand ce n'est pas reprendre des articles déjà publiés par le passé... sans le dire.

Juste une frustration, pas assez de photos sur la saisie des avions allemands à livrer aux alliés.

Ab hinc
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David M
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Re: Batailles Aériennes n°90 - L'année 1919, conflits et guerres post-armistice.

#15

Message par David M »

Ab hinc a écrit :
mer. oct. 23, 2019 5:07 pm
Bravo pour avoir abordé un sujet rarement vu dans la littérature française.

On appréciera encore plus l'honnêteté intellectuelle de l'auteur d'avoir sciemment indiqué que contrairement aux numéros précédents la source principale a été deux ouvrages édités à l'étranger sur le sujet et assez peu de sources primaires.

Cette précision est d'autant plus remarquable que certains auteurs éditeurs ne précisent pas leur source quand ce n'est pas reprendre des articles déjà publiés par le passé... sans le dire.

Juste une frustration, pas assez de photos sur la saisie des avions allemands à livrer aux alliés.

Ab hinc
La source principale du principal chapitre, à savoir la révolution russe, a été le livre de Marat Kahyrulin « Voyenlety pogibshey imperii. Aviatsiya v Grazhdanskoy voyne » (Guerriers de l'empire perdu. L'aviation dans la guerre civile – ISBN 9785699253142), qui date de 2008 et qui est de loin le meilleur livre jamais écrit sur l'aviation rouge durant cette période. Déjà, il a eu accès à toutes les sources primaires, et pas un fragment comme l'ont eu les précédents auteurs anglo-saxons qui se sont risqués sur le sujet et ont travaillé sur ce que le pouvoir communiste a bien voulu leur donner. Ensuite, il a fait une étude très objective, débarrassée des considérations de la propagande soviétique. J'ai passé un temps fou à traduire ce bouquin grâce à google mais aussi avec l'aide d'un ami polonais, M.Piotr Mrozowski. Le livre d'August Blume, également cité, s'arrête à la révolution russe et contient surtout des informations factuelles sur l'aviation russe de 14-17. J'avais correspondu avec ce sympathique auteur habitant la Virginie dans le passé. Je m'imaginais que c'était un vieux général sudiste à la retraite. Les apparences sont bien trompeuses : en lisant sa rubrique nécrologique après son décès, j'ai découvert que c'était un joueur de jazz passionné et un ancien activiste qui s'est battu pour les droits des noirs dans les années 50-60 ! J'espère que là où il est, il peut lire et apprécier mes petites bafouilles sur la révolution russe.

Pour en revenir aux documents, j'ai quand même compulsé les archives françaises et britanniques. On a au SHD quelques cartons sur l'intervention française en Roumanie et même sur Fiume. Un pote australien, Colin Owers, a mis ses photos des archives britanniques à ma disposition, et tout particulièrement sur l'intervention à Arkhangelsk où on a tous les vols avec les numéros de série des appareils ! J'étais également allé il y a bien longtemps au service historique de l'aviation grecque pour trouver de la doc où un sympathique général, qui devait se demander qui était ce drôle de français qui s'intéressait à ses archives, a mis un officier anglophone à ma disposition. Pour passer les portes jusqu'à ce général, comme peu de monde parlait anglais, j'avais un ami grec (Alexis Mehtidis) au bout de mon téléphone portable qui faisait de la traduction directe...

A bien y penser, c'est bien une équipe internationale d'enthousiastes, que pour certains je n'ai jamais rencontré physiquement, qui est à l'origine de ce Batailles Aériennes. Je suis en tout cas très content du résultat et j'espère que vous l'apprécierez.

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Re: Batailles Aériennes n°90 - L'année 1919, conflits et guerres post-armistice.

#16

Message par Fanair »

Une suggestion pour l'aviation turque :

Turkish military aircraft since 1912 de Ole Nikolajsen

et l'excellent site de l'auteur:http://www.ole-nikolajsen.com/

Ab hinc
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Re: Batailles Aériennes n°90 - L'année 1919, conflits et guerres post-armistice.

#17

Message par Ab hinc »

Merci Mr Méchin pour ce complément sur les sources.

Ab

larsenjp
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Re: Batailles Aériennes n°90 - L'année 1919, conflits et guerres post-armistice.

#18

Message par larsenjp »

David M a écrit : A bien y penser, c'est bien une équipe internationale d'enthousiastes, que pour certains je n'ai jamais rencontré physiquement, qui est à l'origine de ce Batailles Aériennes. Je suis en tout cas très content du résultat et j'espère que vous l'apprécierez.
Excellent travail. :notworthy
Et tu devrais penser à faire un bouquin sur tes rencontres pour faire tes bouquins, ça a l'air tout aussi passionnant. lol

larsenjp
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Re: Batailles Aériennes n°90 - L'année 1919, conflits et guerres post-armistice.

#19

Message par larsenjp »

Terminé ce numéro extrêmement intéressant sur des opérations aériennes rarement évoquées malgré leur importance historique, notamment en ce qui concerne la guerre civile russe.
J'ai aussi appris pas mal de choses sur la guerre gréco-turque, j'avais zappé que les Grecs avait débarqué en Turquie d'Asie et avaient été à deux doigts de prendre Ankara. Quant à la force aérienne turque, je ne savais pas qu'elle avait reposé essentiellement sur deux pilotes dont un civil!
L'épisode de Fiume relève à mon avis plus de l'amateurisme "illuminé" mais penser qu'on pouvait encore faire ce genre de truc en Europe il y a seulement un siècle est assez étonnant.

Sinon bravo pour les cartes qui permettent de suivre l'essentiel et j'ai bien noté que les profils étaient entiers... Je râle suffisamment lorsqu'ils sont sur deux pages pour le souligner lorsque ce n'est pas le cas!
Par contre, il y a quelques erreurs dans le texte, notamment des confusions entre Budapest et Bucarest, que le contexte permet de corriger facilement.
Et je n'ai pas trouvé la suite du texte de la page 72, sans doute un coup de ciseau un peu trop généreux pour faire renter tout ça dans le format imposé. :emlaugh:

Globalement, c'est vraiment un excellent numéro qui conclut joliment cette saga.
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David M
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Re: Batailles Aériennes n°90 - L'année 1919, conflits et guerres post-armistice.

#20

Message par David M »

Lutin de merle !!! Beaucoup de texte s'est perdu entre les multiples versions.

Le voici :

Plusieurs pilotes de la diaspora polonaise, et notamment des américains, vont s’engager et se retrouver regroupés dans la 7e Eskadra de chasse, dite « Kościuszko », héros de la lutte pour l’indépendance polonaise au 18e siècle.

Concernant le matériel, la Pologne réalise une politique d’achats tous azimuts pour étoffer ses unités et va acheter en Autriche un total de 38 Albatros D.III de la série 253, équipée d’un puissant moteur Daimler de 225 chevaux, le meilleur chasseur de l’aviation austro-hongroise. Ils vont équiper les 7e et 13e Eskadra de chasse, tandis que la 15e est équipée de chasseurs allemands Albatros et Fokker et la 19e de SPAD VII français. Un complément de SPAD XIII et Breguet 14 sont achetés en France (158 de ces derniers seront utilisés), d’autres acquisitions de pièces et appareils neufs achetés en Allemagne pour mettre en ligne d’avantage de biplaces (au total : 151 LVG C.V, 91 AEG C.IV, 84 Rumpler C.I, 63 DFW C.V). Une commande de 10 Ansalto A.1 Balilla est également passée en Italie et peut être honorée à temps pour rééquiper le 7e Eskadra de chasse en avril 1920. Un unique bimoteur de bombardement lourd Gotha G.IV est en service à la 21e Eskadra, dont l’essentiel de la dotation est composé de monomoteurs biplaces AEG C.IV.

Plusieurs combats de faible ampleur ont commencé par avoir lieu au début de l’année 1920 sur la partie nord du front, tout particulièrement entre le 3 et 4 janvier 1920 où la ville lettone de Daugavpils est capturée par l’armée polonaise qui la remet au gouvernement Letton. C’est le 24 avril 1920 que débute l’offensive généralisée, dite « l’opération Kiev ». La Lotnictwo Wojskowe y coopère en répartissant équitablement ses 20 escadrilles sur la ligne de front : les Eskadra 1, 4, 8, 10, 11, 12, 14, 18 couvertes par les 13e et 18e de chasse sont sur le front nord tandis que les 8 Eskadra restantes couvertes par les 7e et 15e de chasse sont sur le front ukrainien, représentant près de 170 appareils en ligne.

C’est de loin l’adversaire le plus important à la fois sur le plan technique et numérique que va devoir affronter la RKVVF. Elle bénéficie d’une conjecture favorable : les principaux généraux blancs sont vaincus et l’armée de Dénikine est réduite à son réduit de Crimée, permettant d’affecter l’essentiel des forces sur le front polonais. De plus, avec la reprise du Caucase, de l’essence de qualité commence à arriver dans les unités. Quant à la question des pilotes, celle-ci est quelque peu améliorée et l’on compte même dans les unités des pilotes blancs de l’aviation de Kolchak qui se sont ralliés à l’Armée Rouge – l’appel du général Broussilov aux ex-officiers tsaristes à se rallier aux communistes qui défendent la mère-patrie y a quelque peu contribué. Mais il reste un problème de taille : le matériel reste dans un état déplorable et se retrouve même encore plus dégradé après les campagnes contre les blancs, mettant les pilotes bolcheviques dans une infériorité technique considérable – les quelques prises d’avions modernes sur les troupes de Dénikine n’y ont rien changé et ce sont toujours les vieux Nieuport de 1917 usés jusqu’à la corde qui vont devoir affronter l’aviation polonaise. 21 Otryad font face aux Polonais en avril et quatre autres arriveront en mai, soit dans les faits probablement autour de 140 appareils, soit la moitié des moyens aériens soviétiques de l’époque. Innovation tactique : les Otryad sont regroupés en Groupes de Combat par spécialité sur un même terrain, permettant de mutualiser les moyens logistiques. L’essentiel des moyens aériens sont concentrés dans le secteur de la 16e armée soviétique en Biélorussie, le fer de lance de l’offensive russe en préparation. On y trouve sur le terrain de Pryyamina, près de Baryssawla (Biélorussie), tout près de la ligne de front, la 4e Division de chasse, composée des 10e, 11e, 12e et 13e Otryad qui totalise 29 chasseurs Nieuport… dont seulement 10 sont aptes au combat. Les 38e et 44e RAO volant également sur Nieuport sont additionnés à ce groupe couramment désigné du nom de son chef, le pilote A.D. Shirinkin, qui a la chance de se voir mettre à disposition l’unique SPAD XIII de l’Armée Rouge, capturé lors de la retraite des français d’Odessa. Plus au sud, à Babrouïsk (Biélorussie), la 1ere Division de chasse composées des 1ere et 2e Otryad sous les ordres du camarade Kozhevnikov, entièrement rééquipés de Nieuport « neufs » sortis des ateliers de l’usine Duks. Les moyens aériens des 3e, 4e et 15e armées soviétiques, au nord, sont plus modestes, tout comme ceux des 12e et 14e armées en Ukraine composés de 4 RAO (9e, 21e, 22e et 23e) qui sont dans un état lamentable : il n’y a qu’un avion de disponible à la 21e RAO, tandis qu’il n’y a que 2 pilotes pour 6 appareils à la 23e RAO. A la 22e RAO, tout fonctionne, si ce n’est que le matériel est composé de dangereux RE 8 récupérés dans le Don et que les pilotes blancs n’ont pas voulu employer au combat !

L’offensive polonaise débute le 24 avril sur l’Ukraine, le secteur le plus faiblement tenu par l’Armée Rouge, qui recule en assez bon ordre, abandonnant la ville de Kiev qui est prise par l’armée polonaise le 7 mai 1920 et est aussitôt laissée aux troupes ukrainiennes. La Lotnictwo Wojskowe réalise de nombreuses sorties et rencontre à plusieurs reprises la RKVVF, mais réussit à chaque fois à échapper aux tentatives d’interception des Nieuport poussifs. Le camarade A.D. Shirinkin ne ménage pas ses efforts pour attaque l’ennemi : le 17 avril, peu avant l’offensive, il s’est porté à l’attaque d’un groupe de quatre biplaces polonais à bord d’un Nieuport, a pu tirer quelques cartouches sur le premier et lorsqu’il a viré pour attaquer le second, le longeron d’un des plans inférieurs de son petit chasseur à bout de souffle s’est brisé… Il est parvenu à se poser d’urgence tout en conservant intacte son agressivité pour les prochains jours. Car le 1er mai 1920, il se porte à l’attaque de deux DFW C.V polonais avec trois équipiers (nommés Burov, Kuzin et Sobolev) au-dessus du village de Negnevichi. Un des DFW peut être rejoint et tiré à une vingtaine de mètres ; il s’enfuit en piquant et perdant des pièces et va être confirmé aux quatre pilotes soviétiques. La nouvelle parvient aux oreilles du commandant en chef Trotski qui décore les trois équipiers de l’ordre de la bannière rouge et donne à Shirinkin, qui est déjà décoré de l’ordre, une prime de 50 000 roubles et une arme de récompense honorifique. Le fait est que le DFW est bien revenu à sa base, endommagé… et que le jour même un pilote soviétique d’origine polonaise déserte vers l’ennemi avec son appareil. Le 9 mai c’est au tour du camarade G.S. Sapozhnikov, pilote de la 2e Otryad de chasse, de se distinguer en jetant une bombe sur un terrain polonais au-dessus duquel il effectue des acrobaties pour provoquer l’ennemi qui ne réagit pas… dans l’immédiat. Car le lendemain 10 mai, 2 LVG C.VI polonais de la 12 Eskadra vont bombarder son terrain et sont interceptés par trois Nieuport dont l’un piloté par Sapozhnikov, qui parvient à toucher un des assaillants au moteur et à le contraindre à se poser en territoire soviétique où il est capturé.


Désolé de ce cafouillage...

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larsenjp
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Re: Batailles Aériennes n°90 - L'année 1919, conflits et guerres post-armistice.

#21

Message par larsenjp »

Merci David. :notworthy
Je pense que je vais imprimer le texte et l'insérer au bon endroit.
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Deltafan
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Re: Batailles Aériennes n°90 - L'année 1919, conflits et guerres post-armistice.

#22

Message par Deltafan »

J'avais hésité à acheter cet opus, dans la mesure où je savais qu'il n'y avait pas "beaucoup" de air-air, mais j'ai finalement fait l'acquisition.

Je n'ai pas été déçu. Non seulement j'ai beaucoup appris sur les effectifs, la nature, l'emploi et l'utilité des appareils concernés et de leurs pilotes, mais, surtout, ça m'a permis de combler nombre de lacunes historiques que j'avais sur les évènements de ce contexte.

Bref, encore du très bon Méchin ;)
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jeanba
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Re: Batailles Aériennes n°90 - L'année 1919, conflits et guerres post-armistice.

#23

Message par jeanba »

J'ai beaucoup aimé, un contraste énorme par rapport au précédent, évidemment, mais à la fois détaillé et original.

Merci
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