La guerre vue du ciel

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SpruceGoose
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#126

Message par SpruceGoose »

Page 10 : Comme il est écrit, considérons 1 m/s ~ 2 Kts ; donc 550 Kts ~ 550 /2 = 275 m/s et non pas 225. :innocent:

Page 11 : Petite précision à propos de la PC
C’est la flamme issue de l’injecteur PC situé dans la chambre de combustion qui allume la PC et non pas les gaz chauds issus de cette chambre (comme il est écrit).
En effet, sur le M53, l’injecteur PC envoie 12 cm3 de carburant qui engendre une flamme (très longue) dans le flux d’air. Cette flamme traverse la turbine et vient enflammer le carburant issu des rampes amont et des anneaux brûleurs du canal PC.
(Système identique pour l’Atar 9B/C et 9k50 des Mirage IIIC/E et F1 mais avec une petite différence dans la quantité de carburant injectée par l’injecteur PC (limitation en temps et non en volume)). :yes:

Page 58 : L’annotation sur l’incidence-mètre est à revoir entièrement… n’est-ce pas ! La définition m’évoque davantage un produit de chez Guy Degrenne. ;)

* * * * * *


Le premier chapitre vous met d’emblée dans le bain et va donner le ton sur tout ce qui va suivre.
On prend ça en pleine figure, comme un paquet d’embruns glacés qui vous fouette le visage sans faire cas de votre personne. Mais ce qui est paradoxal, c’est qu’on en redemande, et ça ne va pas en s’arrangeant.
Sorcellerie ? Adressez-vous à JK Rowling !
Masochisme ? Adressez-vous au Marquis de Sade !
Magie ? Adressez-vous à Claudia Schiffer !
Sorcellerie, masochisme et magie à la fois ? Adressez-vous à "Claudia" Scheffler !

On découvre donc d’entrée de jeu en 17 pages l’ébauche d’un univers complexe – oui, complexe – de la mission du pilote de combat du XXIè siècle avec ce qui suit :

- La pression de la mission de guerre sur le théâtre des opérations malgré les années d’entraînement passées.
- La crainte de son échec et de ses conséquences sous toutes ses formes.
- La prise en compte des règles d’engagement contraignantes omniprésentes.
- La fatigue engendrée par la concentration, la tension, la frustration, les évènements inattendus, les décisions à prendre, les comptes à rendre.

N’oublions pas le NOSA qui lui aussi, à sa manière subit exactement les mêmes contraintes.
Et c’est vraiment très bien que l’auteur, dans cet ouvrage, ait pu porter à la lumière et rendre un brillant et vibrant hommage à cet équipier de l’ombre en insistant sur sa fonction à bord, ses devoirs et ses responsabilités aussi bien sur le plan technique que sur le plan humain.
Cette reconnaissance est sans prix.
Nous sommes à des années-lumière du manque flagrant de considération, et même du mépris, d’un arrogant et flamboyant Robin Olds pour ses WSO lorsqu’il volait sur Phantom et qu’il pestait à voix haute "In my airplane the backseater only does what I tell him to do !", reléguant ainsi leur rôle à… moins que rien, et leur fonction à … pas grand-chose.


L’écriture est très fluide et permet donc une lecture aisée ; et une lecture aisée est plus propice à l’immersion, qui ici se révèle totale, à en perdre le souffle. On se retrouve en apnée à en friser la noyade.
Cependant, cette immersion, elle est surtout appuyée par le fait que l’auteur adopte un style très direct. Il va toujours droit au but, sans faire de détours. Il décoche des mots, il décoche des flèches, il décoche des mots fléchés.
Le langage est simple, ne laissant place à aucune mauvaise interprétation possible ; ce qui est à dire est dit. Point barre ! Le message doit passer au premier jet et la réception doit être sans ambiguïté. Pas de conversation de salon, donc. Tu encaisses ou tu dégages !
La profession veut certainement cela et ce n’est probablement pas plus mal – témoin ce passage qui résume et légitime tout dans sa globalité " … Mais il est impensable de garder quelqu’un qui ne donne pas entière satisfaction… Il est impensable de ne pas être à la hauteur… ".
Quoi qu’il arrive, l’adaptation est la règle pour tous ; et elle doit être particulièrement rapide.
"Lucky Luke tire plus vite que son ombre ! Alors toi, Homme Volant, tu dois faire mieux !".

Cela n’empêche pas la communauté d’être très soudée, au contraire, mais on en fait partie uniquement que si l’on démontre ses compétences, sa volonté de progresser, sa rage de réussir, son obsession à être toujours meilleur.
Bref, c’est un club très fermé où non seulement le droit d’inscription est astronomiquement élevé, mais où en plus la cotisation annuelle l’est encore bien davantage, et où on se charge bien de vous le rappeler sans cesse et sans ménagement, vous faisant comprendre que vous y êtes seulement membre journalier et que donc le fauteuil capitonné Chesterfield du lendemain estampillé à vos initiales est toujours susceptible d’être attribué à autrui… sur un simple claquement de doigts.
Dans le costume moiré de L’Etoffe des Héros, vous pouvez devenir le personnage central du Bûcher des Vanités de Tom Wolfe, enfoncé dans ce fauteuil qui 6 siècles en arrière avait été consumé sur ce même bûcher, mais celui élevé par Jérôme Savonarole.

Cependant, le côté touchant de l’ouvrage se révèle dans la sincérité de l’auteur lorsqu’il dévoile ses faiblesses au fil de sa progression dans la profession, lorsqu’il fait part de ses satisfactions au fil de ses réussites, lorsqu’il fait part de ses appréhensions au fil de ses difficultés, lorsqu’il fait part de ses frustrations au fil de certaines situations.
Mais il n’est jamais dupe ; la tête bien vissée sur les épaules, il assume ses choix et les conséquences.
Par petites touches brèves ici et là, avec parcimonie, avec pudeur, avec honnêteté, mais aussi avec franchise, se créé et s’instaure une bulle irisée de fragilité dans un monde de brutes fait de vert et de gris, nous rappelant que sous l’apparente résilience de la cuirasse se cache toujours un être humain avec ses émotions, ses joies, ses peines, sa capacité à les contenir ou non.
A retenir donc, cette phrase qui en dit long "Même si je n’ai aucun état d’âme, je n’oublierai jamais ces dernières images…".

Quant à savoir si cet ouvrage peut s’adresser à un public non initié… je pense que oui !
Le glossaire est suffisamment clair et complet, et les annotations en bas de page éclairent bien des points, en leur donnant un intérêt propre.
Mais l’essentiel dans cet ouvrage, à mon avis, n’est pas trop la compréhension technique de l’environnement de La Guerre Vue du Ciel mais plutôt la prise de conscience de la complexité de la guerre telle qu’elle est menée aujourd’hui et telle que doivent la vivre très localement certains de ses combattants, ici le Pilote et son Nosa, et par conséquent comment ces acteurs doivent être formés, entraînés, préparés et conditionnés pour la tâche de difficulté toujours croissante, mais aussi parfois ingrate, qui leur est assignée ; et à ce titre "un très beau texte" concernant le chapitre de la formation initiale du PN où les mots sonnent avec une justesse de diapason et où les phrases raisonnent comme un écho de couperet révolutionnaire en fin de course.
Et ce livre, à travers l’expérience de son auteur, nous le fait découvrir sans concession, avec ses phrases "crues", ses situations qui peuvent paraître insupportables et injustes, son côté "marche ou crève" ; certainement pour nous rappeler que la guerre ne se fait plus en dentelle, qu’elle n’est pas un jeu et que le but est d’en sortir "en marchant".

Et qui sait, cet ouvrage pourra certainement confirmer ou bien infirmer de nombreuses vocations naissantes candides… mais en tout cas cela sera à bon escient, car il en possède toutes les qualités.
Would be Air Force pilots, vous n’avez désormais plus aucun motif pour excuser vos possibles désillusions futures… ou plutôt, pour garder un brin d’optimisme, vous avez toutes les raisons pour savourer votre possible satisfaction professionnelle future.
Mais quoi qu’il arrive, vous ne pourrez plus dire "Je ne savais pas !".

Lisez ce livre… car il est sans prétention, car il est profondément vrai, car il est le reflet d’une existence assumée.
460 pages rédigées de manière si simple afin de relater chronologiquement les étapes d’une vie sans qu’une once d’ennui ne vienne s’installer dans la lecture relève pour moi de l’exploit.
Ce n’est pas que l’ordinaire raconté soit si extraordinaire en soi, mais plutôt que l’extraordinaire finit toujours par faire surface et marquer sa présence, certainement parce que la simplicité la plus extrême, celle que l’on ne remarque jamais, lorsqu’elle est mise au grand jour, nous fait prendre conscience des réalités, et donc des nécessités, de la vie et par conséquent de ce que cette dernière peut avoir d’essentiel pour chacun de manière différente.

Tout au long de la lecture de cet ouvrage, au fil des pages qui se tournaient, j’avais éprouvé la sensation grandissante que se déroulait lentement devant moi, sous mes pieds, à un rythme immuable, avec une précision métronomique, un interminable tapis persan qui ravissait toujours crescendo mes yeux captivés en dévoilant et en précisant les formes, en créant et en détaillant les motifs, en étalant et en ravivant les couleurs, en marquant et en enrichissant les nuances, en faisant naître et en faisant vivre les personnages, et en fixant et en encadrant les scènes de la fresque, donnant ainsi réponse à des questions, livrant ainsi des secrets, résolvant ainsi des énigmes, et en même temps qui me communiquait une sensation de bien-être par le toucher doux, soyeux et précieux de sa laine, mais toujours rappelant à mon esprit le labeur long, appliqué, acharné et passionné de l’artisan qui l’a tissé dans une persévérance infinie et qui sait qu’il n’en sera jamais propriétaire.

:notworthy

* * * * * *

Une "grosse" question technique... mais elle sera posée... plus tard ! :sweatdrop

* * *
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Kamov
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#127

Message par Kamov »

Et ben! je n'ai rien d'autre à ajouter!!! lol
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jojo
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#128

Message par jojo »

J'arrive à la fin du livre, et j'avoue que j'ai eu bien du mal à le lâcher avant de dormir. Clairement bouquiner au pieux c'est un coup à passer une nuit blanche lol

En tout cas je pense que la question "avez vous lu ce livre?" va devenir récurrente dans les entretiens pour les candidats pilotes, EOPN comme directs :innocent:

Sinon à propos de la Libye il est dit que le CDG rentre à Toulon après son Task de 2 mois...
En fait le CDG a appareillé de Toulon dès le 20 Mars pour rentrer début Août, et il a fait une première escale à La Sude au bout de 2 mois, et une autre 1 mois plus tard.

Une question sur la GBU-49, c'est quoi le mode BFF ? (p440)

Et quand on voit la galère que ça peut être de pointer le pod vers un point repéré visuellement on se dit qu'il manque un "gadget" au 2000D pour faciliter le boulot et pointer le pod:

Image

Ça reste plus rudimentaire qu'un JHMCS US, mais chez les Anglais il a été créé pour le Jaguar, puis adapté au Harrier et maintenant au Tornado.
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Claudia
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Imprécisions et BFF

#129

Message par Claudia »

Bonsoir a tous,

Merci à Sprucegoose pour son analyse "pointilleuse" du livre ! Effectivement, 550kt représentent 275 m/s, les explications sur la PC et l'incidence illustrent parfaitement les choix "cornéliens" qui se sont posés pour essayer de réussir le grand écart entre "détail technique" pour le puriste et "simplification" (parfois trop simpliste justement) pour faire imaginer au lecteur néophyte...mais les remarques sont pleinement justifiées ! Et il y a sûrement d'autres "coquilles" qui seront décelées par nos spécialistes. Merci aussi pour votre superbe recension du livre, elle me va droit au cœur et résume exactement l'esprit dans lequel nous avons voulu raconter les missions.

Pour répondre à la question sur la BFF, il s'agit du mode "bombe freinée".
La GBU 49 n'étant pas intégrée au système d'arme de l'avion, le boîtier qui élabore le domaine de tir et qui dialogue avec la GBU 49 est un "pack" (EPAK) rajouté en parallèle en cabine et indépendant du système d'arme de l'avion. Mais c'est bien l'avion qui "libère" la bombe. Du coup, on fait croire au système d'arme que l'on va tirer un bombe freinée, on attend d'être dans le domaine donné par l'EPAK avant d'appuyer sur la détente.

Voilà pour les quelques éléments de réponse !

Bonne soirée a tous !

Claudia
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jojo
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#130

Message par jojo »

Je crois que j'ai une autre coquille:
p455 Tataï trouve le ravitailleur avec le CTS, p458 il cherche les Italiens dans un COP avec l'ATLIS au cours de la même mission...à corriger pour la prochaine édition :innocent:

Sinon avant ce dernier déploiement en Afghanistan il y a une formation sur Damocles à MdM, alors que les missions relatées ne parlent que de PDL-CTS et d'ATLIS. Finalement pas de Damocles dispo pour la mission ?
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Claudia
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Réponse rapide du matin...

#131

Message par Claudia »

Bonjour,

Effectivement le mot "ATLIS" est venu se substituer au mod "POD" dans ma traque ultime aux "répétitions" lors des dernières (épuisantes et incessantes) relectures (le mot POD étant utilisé trop souvent à mon goût...le diable se cache dans les détails), c'est bien CTS qu'il faut lire.

Pour le damoclès, le livre se concentre sur les missions les plus représentatives, il se trouve que je n'avais pas de Damoclès ces jours la. Mais nous les avons cependant utilisés régulièrement en mixant un appareil avec un damoclès, l'autre avec un ATLIS (vol de jour) ou un CTS (pour les vols de nuit).

Voilà !

Bonne journée,

Claudia
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Seekles
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#132

Message par Seekles »

Bon, après tous les bons retours à la 09th, je viens de craquer lol

Dommage qu'il n'y ait pas de version numérique, j'aurais bien volontiers pris les deux (le bouquin dans la bibliothèque et le numérique pour le bus du matin).
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ex:Kaos
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#133

Message par ex:Kaos »

NonoD44 a écrit :Sur ACIG, Tom Cooper précise au sujet du 18106 :
http://www.acig.org/artman/publish/article_380.shtml

Il parle également du Mig-29 endommagé par un F-16 hollandais, d'où mon message ci-dessus.

Donc, pas un scoop Mister Kaos ... ;)

Néanmoins, il est possible que certaines infos soient erronées d'un côté ou de l'autre.
90% des sources papiers parlent de l'avion visé par le pilote néerlandais, Peter Tankink, comme abattu.

Les sources oueb qui parlent d'un avion seulement endommagé s'emberlificotent les pinceaux sur l'identité du pilote et celle de l'avion.
Qui croire, d'autant qu'au final, l'avion est détruit?


Maintenant, c'est vrai qu'on est HS.

:exit:

NonoD44
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#134

Message par NonoD44 »

III/JG52-Freiherr V. Kaos a écrit :90% des sources papiers parlent de l'avion visé par le pilote néerlandais, Peter Tankink, comme abattu.

Les sources oueb qui parlent d'un avion seulement endommagé s'emberlificotent les pinceaux sur l'identité du pilote et celle de l'avion.
Qui croire, d'autant qu'au final, l'avion est détruit?


Maintenant, c'est vrai qu'on est HS.

:exit:
Nous sommes d'accord sur l'ensemble :biggrin:, mais on est HS, donc :exit: aussi
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jojo
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#135

Message par jojo »

Pour revenir sur les pods, c'est un sujet qui a beaucoup fait parlé ici:
- est-ce que le Damocles apporte une amélioration significative en qualité d'image par rapport au CTS ?
- est-ce que la comparaison entre la voie IR du Damocles et la voie IR du Sniper est si favorable au pod US ?
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Claudia
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POD suite

#136

Message par Claudia »

Salut Jojo,

À ta première question la réponse est oui. Heureusement...Le Damoclès offre en plus d'autres améliorations: pointeur infrarouge, LST, et un affichage des informations en VTL plus étoffé qui facilite le travail.

À ta deuxième question...je ne peux pas répondre...d'abord parce que je n'en ai pas le droit, ensuite parce que je n'ai jamais utilisé de Sniper en opération, et je me méfie des "images" promotionnelles (du Sniper) que l'on veut bien nous montrer ! (Et puis c'est bien connu, l'herbe est toujours plus verte chez le voisin...)

Sorry pour ces réponses évasives...

Claudia
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jojo
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#137

Message par jojo »

Merci, bon je me doutais un peu de l'évasive sur le Sniper :sweatdrop
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ergo
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#138

Message par ergo »

C'est sur que tu auras du mal à trouver des infos de compariasons entre le Sniper et le Damoclès
Ce qui les ont se tairont.

Une question moi aussi :kid:

Le pod ATLIS a une voie TV, le CTS une IR ... le Damoclès une IR.

La "perte" de la capacité TV est elle génante pour vous ? On entand souvent les gens dire que la TV est un manque sur le Damo. Mais qu'en pensez vous ?

D'après votre discourt, le CTS est utilisé de nuit, avec une préférence pour l'ATLIS de jour... Je me pose la question.
Tout travail mérite son dû, n'est-ce pas "Oui Oui" ?
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EFG_Richy
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#139

Message par EFG_Richy »

La vidéo donne une meilleure qualité d'image que l'IR (de jour!), et dans les pays chauds il peut se créer une sorte de nappe de chaleur qui a tendance à tout atténuer et uniformiser pour les capteurs IR, les détails ressortent donc moins bien.

Merci Claudia pour cet excellent livre, je connais l'environnement du côté de la mécanique, mais c'est toujours très intéressant de découvrir toutes les contraintes du côté OPS.
On manque vraiment de plus en plus de communication entre nos deux "mondes" ce qui peut ammener parfois à certaines incompréhensions, c'est dommage, surtout en OPEX, et il suffit souvent de peu pour clarifier une situation. L'ESTA n'arrangeant rien à ce niveau...
Les chasseurs font les films, les bombardiers écrivent l'Histoire.
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Claudia
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Voie IR

#140

Message par Claudia »

Bonjour,

Pour répondre :

=> concernant la qualité d'image, tout dépend de la qualité des capteurs...
=> comme dit dans le post précédent, l'IR est fortement dépendant des contrastes thermiques. De faibles contrastes entraînent de facto une image dégradée.
=> la voie TV donne une image plus nette ( et encore, tout depend des optiques) mais elle est parfois inexploitable, les ombres sont très pénalisantes par exemple...

L'idéal est donc d'avoir un POD qui est équipé des deux voies, ou de capteurs IR suffisamment performants pour se passer de la TV (moyennant traitement de l'image, ce que fait le DAMO !)

Tant qu'on avait pas le Damocles, en fonction des horaires de décollage, de l'étude du dossier météo, nous partions en vol de jour soit avec 1 ATLIS et 1 CTS (la majorité des missions), soit avec 2 CTS ou 2 ATLIS. Et la préparation pouvait tourner au casse tête, ainsi que le vol, les 2 navigateurs n'ayant pas tout à fait la même image si les POD étaient mixés...

Merci Richy pour ton retour...effectivement il y eu avant l'ESTA, pendant l'ESTA, et peut être y aura t'il un après ESTA...mais heureusement que les détachements se font en "unité" constituée ! Mais c'est vrai que le rapport Mécano/PN à bien changé...

Comme écrit dans le livre, on fait tous "du mieux possible avec ce qu'on a", ou alors on va faire autre chose...

Bonne journée,

Marco
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gillouf1
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#141

Message par gillouf1 »

Claudia a écrit :...effectivement il y eu avant l'ESTA, pendant l'ESTA, et peut être y aura t'il un après ESTA...mais heureusement que les détachements se font en "unité" constituée ! Mais c'est vrai que le rapport Mécano/PN à bien changé...
Ouais, ben vivement le "après ESTA", car entre ça et la navigabilité je crois qu'on a touché le fond...:sad:

Mais bon, comme on n'a pas le choix on fait avec (chacun de son côté).

Toujours sympa et instructif de voir ce qui se passe "de l'autre côté", et pas mal de mécanos de la nouvelle génération seraient bien inspirés de lire des livres comme celui-ci (à défaut de pouvoir en discuter avec les "acteurs" eux-même), car ils souffrent d'un manque cruel de culture aéro (de même que certains patrons d'ESTA).

@+
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hatch
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#142

Message par hatch »

Bonsoir Claudia,
J'ai adoré votre livre, du début jusqu'à la fin et mes vacances à ne rien faire ont été finalement passionnantes et instructives grâce à ce livre :notworthy
J'avais noté quelques questions sans vraiment savoir si je pourrais un jour avoir des réponses de l'auteur, alors vous imaginez que je suis bien heureux de voir que vous êtes en ligne :Jumpy:
Voilà mes questions:
1. Vous parlez d'une campagne de tir pendant laquelle vous avez tiré du magicII sur cible tractée. Sachant que le 2000D n'a pas radar AA, pouvez vous nous en dire plus sur la manière de tirer? Est ce une procédure simple qui consiste à "uncager" le missile et à accrocher l'autodirecteur sur la source de chaleur? Dans ce cas là pas d'infos sur l'angle d'aspect/distance,comment savoir si le domaine de tir est correct mis à part le "growl" du missile?
2.Le NOSA utilise la 9Line pour caler son pod au bon endroit. Je ne comprends pas pourquoi l'élévation de la cible est importante pour caler le pod? Je dis ça car dans un des TIC le JTAC ne vous a pas donné l'info correcte et la bombe aurait tapé à côté. Il me semble que sur Sniper on se débrouille tout seul.
3. Le chapitre16 m'a laissé un goût amer de cette guerre. Au final et à mes yeux de simple civil, j'ai l'impression que les moyens mis en oeuvre peuvent être disproportionnés et inefficaces. Dans cette histoire avec les Widow50/51, je me suis dit que des hélicos auraient été plus discrets, moins demandeurs de pétrole et peut-être plus rapides dans la destruction de la cible( si déjà sur zone). En tout cas j'ai été impressionné par votre calme, à votre place j'aurais vraiment pété un câble, bravo pour votre sang froid.
4. Le chapitre dans lequel un personnel taliban est éliminé à l'aide d'une GBU12 est vraiment marquant. Sans vouloir dénigrer les troupes au sol ( je ne connais pas ce métier) je ne comprends pas pourquoi elles font appel à un chasseur pour cette situation (un sniper contre une unité de soldats). Est ce justifié par le fait que l'on accepte plus de pertes et que tous les moyens sont mis en oeuvre pour y arriver?

J'espère ne pas m'aventurer dans des questions trop hasardeuses...
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jojo
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#143

Message par jojo »

Je vais me permettre d'apporter quelques éléments de réponse :
- le sniper: l'histoire militaire est pleine d'exemples de tireurs embusqués ayant bloqué des troupe très supérieurs en nombre, surtout en terrain montagneux. Du coup c'est le résultat qui compte, quand tu peux prendre un raccourci tu le prends.
- l'altitude du point visé : le système compare les coordonnées de l'avion et celles de la cible pour calculer les angles de pointage en azimut et en site. Si l'altitude n'est pas bonne le calcul est faussé. Altitude cible plus basse tu tapes trop court et inversement...donc si tu ne vois pas la cible et tapes sur coordonnées c'est raté!
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BadJack
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#144

Message par BadJack »

hatch a écrit :4. Le chapitre dans lequel un personnel taliban est éliminé à l'aide d'une GBU12 est vraiment marquant. Sans vouloir dénigrer les troupes au sol ( je ne connais pas ce métier) je ne comprends pas pourquoi elles font appel à un chasseur pour cette situation (un sniper contre une unité de soldats). Est ce justifié par le fait que l'on accepte plus de pertes et que tous les moyens sont mis en oeuvre pour y arriver?

J'espère ne pas m'aventurer dans des questions trop hasardeuses...
Manifestement, tu n'es pas du métier... Alors on va faire simple : imagine que ce soit ton fils, ton frère, ton ami ou toi-même (je te laisse le choix) qui soit au bout du fusil du barbu en face.... ? Tu "acceptes" quoi dans ce cas comme pertes évitables grâce au soutien à ta disposition (qui est là pour ça au demeurant...) ?

Plus techniquement et pour appuyer Jojo, un tireur isolé stoppe sans problème une section de combat en extérieur et parfois une compagnie en milieu urbain (selon équipements respectifs et zone de tir), sauf accepter des pertes (allant jusqu'à 1 pour 10) en le saturant de cibles !

Et là encore, je te laisserai le soin de désigner les mecs qui vont aller au carton...

Comme tu vois, les troupes au sol prennent volontiers tout le soutien qu'on peut leur apporter .
'

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ergo
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#145

Message par ergo »

hatch a écrit : Sans vouloir dénigrer les troupes au sol ( je ne connais pas ce métier)
Je te conseillerai de lire l'excellent livre de Grahame sur l'Appui Feu en Afghanistant.
Image En plus ce bouquin est un super roman :)
Tout travail mérite son dû, n'est-ce pas "Oui Oui" ?
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Claudia
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réponses

#146

Message par Claudia »

Bonjour Hatch,
Merci pour votre retour ! Je vais essayer de répondre à vos questions :
1) Le Magic II est un missile infrarouge qui est intégré au SNA du l'avion. Notre radar étant un peu faiblard sur des "petites" cibles, l'autodirecteur de missile accroche avant le radar, à proximité de la cible, dans le domaine de tir du missile, nous lançons un ralliement du radar sur l'accrochage du missile. À partir de là, nous avons les infos en cabine.
Rq: Si le radar devait ne pas pouvoir accrocher, nous avons des repères "empiriques" (taille des réticules, position de "rond" Magic II en VTH), ou les infos du contrôleur pour nous assurer que nous sommes dans le domaine de tir. Le radar n'est donc pas "mandatory" pour tirer ce genre d'armement !
2) Il serait plus simple de montrer l'importance de l'élévation de la cible avec un schéma pour expliquer pourquoi l'altitude influe sur le point de largage...Mais effectivement, jojo explique bien le problème !
Avec la même "latitude et longitude", mais avec une altitude différente, voilà à quoi ressemble la cible pour le SNA:
[ATTACH]31374[/ATTACH]



Donc, les bombes sont larguées "trop tôt ", et même avec le guidage laser (elles voient la tâche, et font tout pour y parvenir) , elles n'ont pas assez d'énergie pour parvenir jusqu'à la cible...et tapent un peu court dans l'axe...(D'où le choix primordial de l'axe avant le tir). En fonction des modes choisis, la position de cible est recalée ou non par le pod dans le SNA. Dans le chapitre 1, la bombe part sur les coordonnées données par le JTAC.
3) le chapitre 3 illustre la complémentarité des moyens. Certes nous n'avons pas pu tirer, mais seul notre suivi au pod en altitude permet de poursuivre les "individus" pendant près de deux heures...Celui qui est vraiment calme, c'est mon navigateur...j'illustre ainsi dans ce chapitre l'importance de la place arrière pour prendre du recul, et rappeler son pilote à l'ordre....
Les moyens pour essayer de sauver des vies ne sont jamais trop disproportionnés...d'autant que les hélicos ne sont pas de suite disponible, décoller et naviguer vers la zone leur demande du temps (vitesse de vol faible) !
4) Les snipers évoqués sont tous sur les hauteurs, planqués et hors de portée des troupes en fond de vallée qui sont de fait sont en position défensive, donc pas de d'état d'âme à avoir !

Voilà, bonne journée

Marco
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Claudia
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Appui feu en Afghanistan

#147

Message par Claudia »

Re,
Concernant le livre de "Bommer", il faut savoir que c'est lui qui m'a poussé à écrire le mien. En effet, les deux passages où il se permet de parler du support des Français sont "laconiques et particulièrement négatifs", et m'avaient énervé sur le coup !
Édité chez Nimrod (comme le mien), c'est suite à sa lecture que j'ai contacté l'éditeur pour me lancer dans une sorte de "droit de réponse " pour expliquer comment nous, nous avons vécu les missions.
J'avais d'ailleurs retrouvé le compte rendu de l'une d'entre elles, qui est évoquée dans le livre de "Bommer", et mesuré le décalage entre la perception de ce JTAC et la réalité décrite par le leader de la patrouille...
Bref, le livre doit bien retranscrire ce que vivent les hommes en bas, mais comme dans tous les témoignages (le mien compris), une part de subjectivité est forcément présente (c'est ce qui fait l'intérêt d'un témoignage !).
J'avais aussi repris contact avec un autre JTAC, celui dont je cite le mail dans le livre, pour lui demander son avis sur le livre de "Bommer", et le sien (celui qui est dans le livre) sur le support des appareils français...
Je vous livre une partie de sa réponse :
"Hey Claudia !
I hope you are well. Firstly I know ''Bommer'' he was never the strongest of JTACs, the book made him sound like the ultimate war hero, but he didn't do anything for the FAC/JTAC world within UK (...) "
Un bouquin que je conseille néanmoins, quelques "médisances " mises à part (et pas que pour les Français...), il met bien dans l'ambiance au sol (au dire des JTAC que je connais), même si parfois il en rajoute un peu (la faute, paraît-il au journaliste coauteur du livre).
@+ Marco
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ergo
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#148

Message par ergo »

Tous ces livres sont des témoignages le tiens y compris. Il ne raconte pas "la vérité vrai" mais le vécu et le ressenti du type qui l'a écrit.

Comme pour le livre sur "Ugly" (Pilote d'Apache Uk). Ces deux bouquins sont trés tourné vers l'héroïsme, même si ils essaye quand même de rester "humble" (pour preuve le petit passage sur le pere d'un des soldats qui offre une bière à la fin).

J'ai aussi été très surpris par le passage sur les Mirages FR ... comme si nos pilotes ne vallait pas un clou, et ton bouquin (que j'attend avec hate dans ma boite au lettre) devrait j'espère m'apporter une autre vision de tout ça.

Je trouve la réponse de "l'autre JTAC" un peu dur ... après tout il a fait son taf, et il à l'air de l'avoir bien fait. Comme vous tous là bas.
Le "meilleur JTAC" ... j'ai pas souvenir qu'il se revendique ainsi. Les éloges faitent pas d'autre autour de lui le décrive comme ça. Mais je suis à peu prêt sur que chaque gars d'unité à porter son JTAC au rang de dieu tellement leur rôle est important dans ces troupes.
Tout travail mérite son dû, n'est-ce pas "Oui Oui" ?
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fredem
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#149

Message par fredem »

En tout cas, si son livre est à l'origine du tien... il a vraiment bien fait de l'écrire et de dénigrer le travail de l'équipage du Mirage qu'il a guidé !!!

Z2N
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#150

Message par Z2N »

ergo a écrit :J'ai aussi été très surpris par le passage sur les Mirages FR ... comme si nos pilotes ne vallait pas un clou, et ton bouquin (que j'attend avec hate dans ma boite au lettre) devrait j'espère m'apporter une autre vision de tout ça.
Mais que critiquait-il, exactement ? Les compétences des pilotes et/ou la qualité du matériel employé par les français ?
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