On était deux vols, 4 spit et 4 P40, moi j’étais N°4 des P40, c’est dire si j’étais loin de l’action, je suis pas fou. Je me suis même débrouillé pour arriver en retard sur les lieux, histoire de blesser personne, même sur un malentendu. De toute façon j’aime pas la violence, pis toutes ces mitrailleuses, je vous jure, c’est un truc à blesser quelqu’un. Moi pour être sûr, je vide mes chargeurs juste après le décollage. Franchement, c’est plus sûr.
Et surtout, y’a quelques-uns de mes collègues qu’il faudrait interdire de voler, sans vous commander. Des dangers : ils ont voulu faire comme moi, et se débarrasser de leur munitions : ils sont tellement cons, ils ont réussi à blesser un certain « Emile » - je le connais pas, non – qui passait par là. Pauvre gars. Et à la radio quelqu’un a gueulé « j’ai eu un sang neuf ! Emile fume ! » J’ai pas bien compris le rapport entre son opération et des vices du fameux Emile. Ou peut-être que c’était des messages codés ? Bref, tout à foiré dans cette mission.
Ca a commencé avec le leader, NNFFL=Ckoi=, qui juste après le décollage, demande où on va. Là, j’aurais dû me douter de quelque chose. Ca aurait dû nous mettre la puce à l’oreille, surtout que quand on c’est approché des navires, ils ne nous ont pas tiré dessus. Quand le leader a coulé une barge de débarquement, j’ai eu un doute, parce que les morceaux qui dépassaient de l’eau portaient des drapeaux russes : je peux me tromper, mais je croyais que les russes étaient de notre coté ? Enfin peut-être pas tous. Pas ceux là en tout cas, je suppose.
Mais le pire, c’est en rentrant. Le susnommé Ckoi a bousillé son moteur et s’est posé. Je me suis donc rattaché au vol des spitfires. Le premier qui s’est posé, un certain NNFFL=Colvert= a oublié un truc que personnellement – pardon d’insister- je considère comme important. Si, j’insiste. J’ai relu le manuel et il est formel : D’abord on sort le train ENSUITE on se pose. Le contraire n’est pas possible.
Le second à vouloir se poser fut un vertain NNFFL=Looping=. Un grand distrait. Il a bien sorti son train, mais il a préféré se poser sur l’hélice. La méthode de l’âne de fer, qu’il a dit. Connaissais pas ça, moi. Du cheval de bois ? Ah, vous connaissez ? Ben oui forcément c’est vous le chef, chef.
Pis le dernier, - je sais plus qui c’était-, il a pas voulu donner tort à son leader. Il a appelé ça ‘le coup du motoculteur’ : Mais pardon, je crois bien qu’il a pas bien posé son avion. Vraiment, les roulettes en dessous, je vous jure que c’est pratique. C’est même pas gênant, elles se planquent dans les ailes quand on décolle.
Enfin bref, moi je me suis posé comme dans le manuel. Ben oui, je suis nouveau. J’ai fait mes classes et me voilà. Mais je vois que mon père avait raison : les classes, c’est vraiment pas assez long pour devenir pilote ET alcoolique.
cowkiller(?je crois?), Colvert, et looping. UN GRAND BRAVO!
